Reprendre des forces avant la rentrée [Elysabeth]

Après un début de journée agité, November avait déposé ses affaires dans la chambre et avait décidé de passer au glacier de la ville pour "manger". Enfin, depuis qu'il à commandé un énorme parfait après ses trois commandes de glaces, il mange sans pause, comme s'il ne se souciait pas du froid. J'en serai bien incapable. Je vérifie qu'il n'y à pas de serveurs aux alentours.
-"Pourquoi manges-tu maintenant?"
-"Demain commence la rentrée, et je dois prendre des forces."
-"Mais nous sommes en pleine après-midi..."
-"Je n'ai pas beaucoup dormi lors du voyage, et je dois donc récupérer. Ce soir, je dors à 6h00. Pas de repas."
Quoi!? J'avais pas entendue parler de ça!
-"Et moi?"
-"Hm? Tu dois te nourrir en plus? Quel animal pompeur de sous..."
Quel monstre...je te le ferai payer un jour, crois-moi.
"Bon, si tu n'es même pas assez douée pour faire les poubelles comme tout chat qui se respecte, je trouverai bien quelque chose..."
Chat? Animal? Je pourrai te rappeler qu'en principe, je suis humaine, et que j'ai presque 10 ans de plus que toi, sale gosse! Mais enfin, j'ose pas imaginer ce que tu vas me donner...
/
Ce chat est vraiment un poids... Bon, je lui donnerai bien quelque chose pour qu'elle se plaigne moins...
Alors que je serveur m'apporte un deuxième parfait, j'entends des pas s'approcher, en plus des siens. Un où une autre cliente? Je commence à déguster ce 5ème plat...

Le Coeur de Glace, unique glacier du village voisin, était très prisé des élèves et du personnel de l'Institut. Et je ne faisais pas exception à la règle. Combien de temps avais-je pu perdre ici en compagnie de Sergei ? Pas une seule semaine de ma scolarité ne s'était écoulée sans que je vienne ici déguster une des petites merveilles glacées que servait l'enseigne. Mais aujourd'hui j'étais seule, Sergei avait du rester dans ses cuisines, c'était son jour de plonge et il ne pouvait pas y échapper.

La décoration moderne me renvoya des années en arrière, et les plus infimes détails auraient pu me rendre nostalgique. Mais je passais rapidement commande au comptoir et allait m'installer à une table libre.

A la table voisine, un jeune homme mangeait une glace - quoi de plus normal chez un glacier ? - mais était en compagnie d'un mignon petit chat noir. Mes grands yeux verts ne lâchèrent pas l'animal des yeux. J'avais toujours eu une grande fascination pour les félins, mais ni Lena, ni Hilda n'avaient été d'accord pour m'en offrir un. Et là, si je tendais le bras, je serais capable de caresser le doux pelage corbeau de cet animal si magnifique.

Je me mordis un instant la lèvre et tourna mon visage vers le maître du chat.

" - Ex- Excusez-moi, je peux caresser votre chat ? "

Ma voix tremblait un peu, mal assurée. Je ne savais bien m'exprimer que face à ceux que je savais mes élèves, les autres jeunes me mettait aussi mal à l'aise que les adultes.

Continuant de manger le deuxième parfait, je vois une jeune femme, que je jugerais dans la vingtaine, s'approcher de nous, enfin, plutôt de Dix, et me demander si elle pouvait la caresser. Sa fascination pour ce qui est pour moi un fardeau me pousse plutôt à lui laisser faire. Quelle différence pour moi, après tout? Je forme un visage un peu plus joyeux sur le mien qui est de coutume toujours aussi détaché et froid.
-"Ne vous en faites pas, allez-y."
Cet animal de cirque n'est bon qu'à cela. Cette personne qui venait d'arriver semblait un peu trop âgée pour être une élève, car elle semble avoir plus de a la vingtaine. Quoique...
J'hésite si elle est une élève de terminale où pas, un instant, à cause de ses traits qui la rajeunissent un peu, et finis par en déduire que non, par prudence. Si ce n'était qu'une élève, la renvoyer à la table d'à côté n'aurait pas posé de problèmes, mais avoir des tensions avec un professeur semble à éviter...
/
La jeune femme qui venait d'arriver demanda si elle pouvait me caresser. Je rêve où toutes les personnes ici ne pensent qu'à cela en voyant un chat? Ce n'est pas désagréable, mais ma fierté en à pris un grand coup depuis toutes les fois où je me suis laissée faire.
De plus, qui pourrait refuser quoi que ce soit à ces yeux scintillants d'intérêt?

Un grand sourire illumina mon visage tandis que je passais ma main dans le doux pelage noir de nuit de l'animal. C'était doux et chaud. Jamais je n'aurais pu imaginer une sensation pareille. C'était comme caresser un de ces horribles manteaux de fourrures mais avec l'agréable idée que la petite bête avait toujours sa peau sur lui.

Je m'étais tournée de trois quart sur ma chaise et de ce fait je ne vis pas arriver le serveur avec ma dame noire. Il me déposa également la note. Je voulus sortir mon porte-monnaie de ma poche, mais d'un autre côté je ne voulais pas cesser de caresser le chat. Le serveur ne verrait rien, aussi m'aidais-je discrètement de mon pouvoir extirper un peu mon porte-monnaie. Une fois en main, je sortis aisément les pièces de son intérieur et payait immédiatement ma glace. J'eus moins de difficulté à tout remettre dans ma poche. Et je n'avais pas lâché le chat !

Mes doigts s'arrêtèrent sur la tête du félin et la lui grattèrent doucement. Je me désintéressais complétement de ce pourquoi j'étais venue ici - c'est-à-dire la glace - tant j'étais heureuse de pouvoir toucher un chat pour la première fois de ma vie.

" - Comment s'appelle-t-il ? " demandais-je au bout d'un petit moment.

Alors que cette inconnue semble s'être installée avec nous, elle ne lâche pas d'une main Dix. Alors que le serveur réclame paiement, elle fait un geste qui attire mon attention. Son portefeuille se déplace de lui-même jusqu'à sa main.
...Télékinésie? Intéressant, j'en ai déjà vus qui maîtrisent ce pouvoir, mais il est toujours autant utilisé de par son utilité dans tous les domaines.
Mon sourire de tout à l'heure faillit de disparaître, contre quoi je le maintiens à nouveau. Décidément, même si on me dit être très convainquant, je ne m'habituerait jamais à cette déformation du visage.
C'est alors que la jeune femme demande le nom de Dix. Elle se moque du mien? Soit, cela ne me dérange pas.
-"Elle s'apelle D-"
-"Dix, Mademoiselle. Ne faites pas attention au gamin mal élevé qui se trouve par hasard à la même table que moi."
Dix...compte sur moi, ce soir, tu trouveras ton repas comme une grande dans les poubelles du quartier. Je te conseillerais bien de prendre tes repères sur le chemin du retour, mais je suppose que visiter t'occupera un peu en attendant que je te rouvrirai la chambre...

Les chats savent parler ? Je penchais la tête sur le côté en prenant une soudaine expression intriguée. Bien sûr que non, donc ça devait être le pouvoir de l'adolescent. Enfin, vu sa tête... Soit son faux sourire - qui pourrait passer pour un vrai à n'importe qui n'ayant pas de théâtre - était dû à son pouvoir plutôt étrange mais tellement adorable, soit cet animal savait véritablement parler de lui-même.

Je réprimais un cri de groupie - vous savez, le "Kyah !" que n'importe quelle fille peut faire devant quelque chose qu'elle trouve mignon - et retirai ma main de la tête du félin. Ça ne se faisait pas de caresser les gens ainsi. Un vrai chat à la rigueur, mais en considérant que celui-ci était doué de parole... Capacité de métamorphose ? C'était envisageable, mais qui se limiterait à une simple forme de chat ?

" - Vous êtes très impressionnante mademoiselle Dix, fis-je remarquer en souriant, avant de poursuivre dans un murmure. Mais il faut éviter de parler ainsi en dehors de l'Institut. "

Les villageois ne savait rien de la nature exacte des élèves de Bonnefoy, ils se doutaient bien qu'ils n'étaient pas très clair, mais ils ne les soupçonneraient jamais d'être dotés de pouvoirs tous plus surprenants les uns que les autres.

La personne venue voir Dix semblait tout de même surprise de voir son centre d'intérêt passager parler devant elle, et lui conseille de ne rien dire en dehors de l'institut. Chose logique. Tant que nous y sommes, je suis pour le fait qu'elle n'ouvre jamais son clapet de chat, sauf si elle à vraiment une chose importante à dire, mais ne pas parler en dehors de l'institut serait déjà un grand progrès.
-"Vous...avez raison. Excusez mon imprudence."
Il est vrai que l'existence du gène A n'est pas connue de beaucoup de personnes, et mettre au courant le grand public ne ferait que générer un mouvement de grande panique. Je ne pense pas que Dix soit ignorante à ce sujet, mais juste...imprudente, comme elle l'à elle-même dit.
Il semblerait que la personne devant nous soit au courant du gène A et, qu'elle soit imprudente également où pas, par le fait qu'elle à aussi utilisée son pouvoir, elle en à un.
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Quelle idiote je fais! Être imprudente à ce point...je m'en veux. Je pourrais impulsivement rejeter la faute sur le gamin, en disant qu'il me perturbe, mais je suis assez mature pour assumer mes fautes. L'appellation "mademoiselle" de cette personne m'a assez touchée. Est-ce du au fait que je suis sans arrêt appelée "boule de poils", où d'autres noms abaissants? Je vois November lever le visage et regarder l'étrangère.
-"Puis-je vous demander vôtre nom, mademoiselle?"
Hm? Aurait cette étrangère attirée son intérêt? Non, serait-ce de la prudence? Il est vrai qu'elle est au courant pour le gène A, et qu'elle à un pouvoir. November doit se demander si il doit la considérer en ce moment comme une menace, où comme une simple membre de l'administration, entretien, où enseignement de l'institut. Malgré tout, il renforce son sourire, qui devient tout à coup sincère. On dirait bien que son jeu d'acteur s'améliore quand il sait sa vie en jeu...

Alors qu'elle s'excusait, j'adressais un grand sourire à Dix pour lui montrer que ce n'était pas grave, personne ne semblait y avoir prêté attention. Et au pire, on pouvait toujours expliquer ça comme un petit numéro de ventriloque. Je frémis. Je détestais les poupées de ventriloque, et rien que d'y penser... Brr... Je perdis une demi-seconde mon sourire à cause de cette bête pensée mais le repris tout aussi rapidement en entendant le jeune homme m'adresser la parole. Je remarquais que son sourire s'était renforcé à un tel point que je ne savais plus s'il me souriait réellement ou s'il s'agissait encore d'une façade. J'agirais comme s'il était vrai, et puis j'aviserai.

" - Vous pouvez, mais il n'est pas très poli de demander le nom d'une dame sans se présenter auparavant. " répliquai-je de manière moqueuse et avec un petit clin d'œil pour bien lui montrer que je plaisantais.

Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais la vague impression de m'adresser à une porte de prison. Malgré son sourire, le visage du jeune homme était froid, et j'avais du mal à comprendre ce qui lui passait par la tête. Ses yeux ne reflétaient rien de précis et sa voix ne trahissait aucune émotion. C'était un néant sentimental que j'avais face à moi. Et j'allais devoir m'y faire. La plupart des élèves avaient un lourd passé, et cela les poussait généralement à se renfermer sur eux-mêmes. Je le savais par expérience, j'étais ainsi à mon arrivée. Mais on finit par vite changer si on tombe sur les bonnes personnes.

Sa réponse, bien que inattendue, je permet de me rendre compte, grâce également à son clin d'œil, que soit elle tente de jouer avec moi, soit elle ne représente un danger pour nous, soit les deux.
-"Toutes mes excuses."
Je marque une pause, puis prend la dernière bouchée de mon parfait, laissant mon repas de côté.
"November Mcgregor. Mademoiselle..."
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Hm...November qui se fait remarquer son manque de politesse? Quelle ironie. Depuis le nombre de fois où c'est moi qui lui en ai fait, c'est maintenant qu'il écoute celle de quelqu'un d'autre...
Par contre une chose me tracasse...comment le fait de savoir son nom pourrait-il conférer à November un indice sur l'hostilité où non de cette jeune femme? Y a-t-il seulement pensé?
Quoi qu'il en soit, je décide de me taire pour le moment et de voir où la conversation mènera...

Je penchais légèrement ma tête sur le côté et accentuais mon sourire. Son nom avait des consonances anglaises, donc on pourrait qualifier son attitude détachée de flegme anglais ? Ce n'était pas une notion que l'on m'avait inculqué.

" - Elysabeth Braüns. " répondis-je doucement.

Ce November était sûrement un nouvel élève de l'Institut, et comme les cours n'avaient pas encore commencés, je n'avais pas encore reçu mes listes de classe. Mais on se reverra immanquablement dans une salle de cours vu que je prenais en charge toutes les classes de l'Institut. J'avais hâte de pouvoir commencer.

Machinalement je me remis à caresser Dix sur le haut de son petit crâne de chat, et lorsque je me rendis compte de ce que je faisais, je retirai vivement ma main et lui adressa un sourire embarrassé. Est-ce qu'elle est à considérée comme étant une élève ? Je n'en savais trop rien, c'était soit oui, soit non. Mais si c'était non, il valait mieux qu'elle continue à se faire passer pour un chat même à l'intérieur de l'Institut.

" - Vous êtes élève en quelle année ? "

Je n'avais pas eu le temps de retenir ma question, et je m'énervais moi-même intérieurement à ne pas savoir contrôler ma curiosité.

Elysabeth Braüns? Un nom Allemand...je ne le connais pas. Ainsi, pour le moment n'ai-je aucun moyen de connaître ses intentions et l'origine de sa présence ici?
Intentionnellement où non, elle s'embarrassa de vouloir caresser Dix, en se retenant, puis en me demandant si je suis un élève de l'institut. De la curiosité où est-ce un espionne? Une espionne? Je deviens peut-être trop prudent, mais vaut mieux l'être trop que pas assez.
-"Hm..."
Je fixe ses yeux émeraudes pour voir sa réaction à ma prochaine réponse.
"Surprise."
Voulant exprimer une exclamation pour accentuer le réponse, je me suis retenu. Si c'est une curieuse, je n'ai pas à simuler une façade, et si c'en est pas une, les doutes qu'elle aurait sur mon identité, rendraient futile toute comédie de ma part.
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Le détachement de November en est presque risible. Depuis quand dit-on "surprise!" sans la moindre émotion? On pourrait croire qu'il prend un air blasé juste pour énerver son entourage. Enfin...plutôt que de faire semblant, je suppose que c'est un signe de son relâchement.
Je n'ai montrée aucune réaction particulière au geste machinal de le jeune femme. Est-ce que je commence à avoir l'habitude d'être traitée comme cela? Effrayant...

Mes yeux s'arrondirent légèrement, je feignant d'être étonnée car c'était visiblement ce qu'il attendait de moi. Il se foutait de ma poire ? Donc il s'agissait sans aucun doute d'un élève, y avait qu'eux pour être aussi immatures. Ou alors il jouait avec moi, voir comment j'allais réagir. M'énerver parce qu'il se moquait de moi ? Il pouvait toujours courir, je ne me mettais jamais en colère en publique, et encore moins sur quelqu'un que je venais à peine de rencontrer. Continuer sur ma lancée et lui poser d'autres questions ? Je n'en avais plus l'envie. Mais s'il voulait jouer, on allait jouer.

Je pris d'une main la coupe contenant ma Dame Noire et en prit une cuillerée, sans lâcher November du regard. Mes yeux n'exprimaient rien de précis, aucun sentiment ou émotion. C'était mon véritable regard, celui que j'avais porté des années et que j'avais fini par adopter définitivement. J'avalais tranquillement une nouvelle cuillère de glace et reposa ma coupe sur la table que j'occupais.

" - Je dirais terminale ou quatrième année, je me trompe ? "

Mes sourcils se haussèrent imperceptiblement, et mon sourire disparut, laissant place à une neutralité évidente. Je faisais disparaître toutes les émotions de mon visage et de ma voix, un peu comme lui. Son air blasé n'avait rien d'impressionnant.

Sa réaction à mon moyen de fuir la conversation se traduit par une surprise, simulée où non, sans me décoller du regard. Elle mange un peu de dame noir, toujours sans me décoller, puis tente de deviner ma classe. Hm...pas loin, un peu plus et elle aurait devinée.
A moins que...le saurait-elle déjà? Si c'est la cas, je ferais mieux de doubler de prudence. Maintenant, en plus de se demander si elle est venue m'observer où me tuer, je vais me demander pourquoi quelqu'un serait venu pour ça...
Voyons, je ne vois aucune raison qu'aurait l'organisation à se débarrasser de moi...et mon identité n'est connue que d'eux.
Bien, donc, si cette jeune femme représente un danger pour moi, ce serait pour une raison qui pour l'instant me dépasse.
De plus, on dirait qu'elle essaie de me provoquer depuis tout à l'heure, en plus de son regard sans émotion qui tente sûrement de mimer le mien aurait sûrement énervé n'importe quel élève de terminale un minimum irrité.
-"Hm..."
Je prend un air un peu plus joyeux, à la fois de bonne humeur et un tout petit peu moqueur.
"Vous vous trompez?"
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C'est pas la première fois que je vois November comme ça, mais n'en fait-il pas un peu trop? Je peux comprendre qu'il soit méfiant, mais là, n'importe qui aurait déjà compris que cette personne est juste un peu joueuse sur les bords...
Ce gosse n'y comprend vraiment rien...

Je secouai la tête négativement et laissai un léger rire m'échapper. Quelques clients tournèrent un instant leur tête dans notre direction, il était vrai que ma voix avait porté un peu plus au dessus du brouhaha normal de la petite boutique cosy. Une fois que leurs regards se furent détournés de nous, je me permis à nouveau d'effacer mon sourire. D'ailleurs, j'avais ri sans rire, peut-être même était-ce cela qui avait attiré l'attention de ces badauds, ces touristes qui perdaient leur temps dans cette bourgade où il n'y avait rien à voir.

Je levais mon index au niveau de mon visage et l'agitait lui aussi négativement en faisant un petit bruit, un " T-t-tut" caractéristique d'une personne voulant faire remarquer à une autre qu'elle se trompe.

" - Vous n'avez pas plus de dix-huit ans, et pas moins de seize, donc je ne me trompe pas. "

Je repris doucement une cuillère de glace et la glissai à nouveau entre mes lèvres. Quelque part, je remerciai ce November d'être là, grâce à lui, j'oubliais que j'étais venue seule, ce dont je n'avais pas l'habitude, et cette petite "discussion" avec lui m'empêchait d'avoir un coup de blues. Mais cela n'empêchait pas que je me sentais un peu mal. Je n'avais presque aucun symptôme de perte de contrôle, mais j'avais tout de même un soudain quoique léger début de mal de crâne. Je le mis sur le dos du brouhaha de fond, et préférai ignorer cette sensation. Je ne laissais donc rien transparaître.

La jeune femme, Elysabeth, laissa s'échapper un rire. Intentionnel? Bizarrement, je doute. Ensuite, son "T-t-tut", en plus de sa réponse montre sa perspicacité à deviner l'âge des jeunes personnes devant elle. Une prof? Je ne pourrais savoir, mais elle cherche, semblerait-il, à provoquer November...
Je me demande comment il réagirait...enfin, ce qu'il pense.
Attendez! Ne me dites quand même pas qu'il à encore trouvé le moyen de redoubler de prudence...
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Hm...elle le saurait? Comment peut-elle être informée de mon âge? Soit elle est douée, soit elle s'est renseignée... Elle aurait donc de bonnes sources, et il se peut même qu'elle soit reliée à l'org...
Non, il y à très peu de chances; ma réflexion précédente m'a mené à cette conclusion. Ainsi, je choisis de rester prudent face à ses intentions, mais de pas trop m'emballer.
J'avais encore un peu faim, alors ne pouvais-je partir. Je fais signe à un serveur et redemande un parfait. En attendant qu'il arrive, je dévisage rapidement Braüns, et remarque que ses traits se rapprochent de ceux que Dix avait avant, avec un différence presque négligeable.
-"Mademoiselle Braüns, vous semblez être comprise dans la tranche de vingt ans, mais pas depuis longtemps."
J'avais entendu que chercher à savoir l'âge d'une femme n'était pas conseillé. Je m'abstiendrai donc de faire une estimation plus précise, même si je la juge dans les 22-25 ans, en réfléchissant assez.
"Êtes-vous professeur à l'institut?"

Il avait plutôt un bon sens de l'observation, mais je décidai de me servir du fait que mes traits fins me rajeunissaient pour pouvoir continuer à me moquer encore un peu de lui. Bizarrement, il semblait méfiant d'un coup. Me prenait-il pour une sorte de perverse qui attire les petits enfants de neuf ans avec des sucettes ? Il n'avait pas neuf ans, et je n'avais aucune sucrerie sur moi. Et bien sûr, je n'étais pas perverse, enfin, pas moi, l'Autre. Mes lèvres s'étirèrent en un sourire plutôt pâlot, volontairement bien sûr, et je réfléchis rapidement à ce que je pouvais bien répondre à cela.

" - Je redouble ma sixième année. " lâchai-je avec gêne.

D'accord, j'avouai que ce petit mensonge était facile, mais on y croyait facilement. D'ailleurs, il n'avait aucun moyen, pour l'instant, de le vérifier. Et puis, il n'y avait pas si longtemps encore que je me trouvais en sixième année, et ce même si je n'avais jamais redoublé une seule classe.

J'avais lu, quelque part, que les élèves se sentaient mieux à discuté avec des personnes de leur milieu, c'est-à-dire d'autres élèves. Peut-être que November allait arrêter de se méfier de moi. Bon sang ! Je faisais louche, c'est ça ? D'accord, j'étais pas non plus très saine d'esprit, mais j'étais pas non plus totalement aliénée !

Elysabeth vient de sortir qu'elle est en sixième année...quelle blague! Il est vrai qu'elle à des traits qui la rajeunissent, mais je peux clairement voir, en la comparant avec mon corps humain, qu'elle à définitivement plus l'âge d'aller à l'institut. Certes, elle l'à dépassé depuis peu, mais il ne faut pas pousser! D'ailleurs, elle se joue de November depuis tout à l'heure. Je suis sûr qu'il à remarqué cet air gêné soudain, et doit le trouver louche, mais il ne va quand même pas tomber dans le jeu d'Elysabeth tout de même?
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Elle...redouble sa sixième année? Est-ce possible? Je ne sais pas. Il est vrai que ses traits la rajeunissent, et j'ai peut-être trop réfléchi en la plaçant dans la tranche des plus de 20 ans...mais c'est quoi cet air gêné? Elle change de caractère depuis tout à l'heure, et elle prend un air gêné tout à coup? Elle joue assez bien pour que si elle ne s'était pas montrée lunatique depuis tout à l'heure, j'y aurais cru sans hésitation, mais tout de même...son apparence pourrait confirmer son avance.
En fin de compte, elle à peut-être raison, mais qu'est-ce que cela change pour moi? Qu'une prof où qu'un élève se tienne devant moi, je n'y vois pas grande différence.
Profitant du fait que mon visage soit inexpressif, j'attends que le serveur dépose mon parfait sur la table, chose qui n'a pas fait durer le silence étant donné qu'il était déjà préparé d'ici-là, pour sortir un commentaire neutre, pour dévier la conversation où au contraire peut-être éclaircir ce cas concernant sa position à l'institut.
-"En sixième année? Quelle dommage...des professeurs comme vous ne seraient pas désagréables à écouter en cours..."

Je fus touchée par ce que je pris comme un compliment, mais je me ravisai. Peut-être n'était-ce qu'un moyen de voir si je disais la vérité ou non. D'ordinaire, je détestais le mensonge, je trouvais cela idiot et complétement inutile vu que la vérité se sait toujours un jour ou l'autre, mais j'avais tellement dû l'utiliser enfant que j'étais devenue plutôt douée question comédie. aJ'eus un bref serrement dans la poitrine, signe qu'il valait mieux que je cesse de penser à mon passé. Il était derrière moi, et il y resterait.

Je repris une, et même deux bouchées de ma Dame Noire, mon regard se vida en même temps. Je restai sans bouger pendant quelques secondes, fixant un point invisible, avant de me ressaisir et de sourire au lycéen.

" - Mais si j'étais professeur, vous me parleriez comme vous le faites maintenant ? "

J'avais demandé ça sans préambule, pourquoi s'encombrer de mots inutiles ? Et le ton de ma voix restait bien évidement neutre, mais mon regard avait repris une soudaine lueur bizarre, un mélange entre ma curiosité dévorante et un léger sentiment de culpabilité. Le mensonge me pesait, même s'il ne s'agissait que d'une toute petite phrase de rien du tout. Hilda me sermonnerait si elle l'apprenait, mentir à un de ses élèves, tu es vraiment un piètre professeur, qu'elle me dirait. L'étais-je ? Je ne savais pas trop, c'était ma première année. J'étais sans doute stressée par la rentrée...

Ce gamin semble avoir des doutes...où pas? En tout cas, dans le sens où il l'aurait crue, il vient de sortir ce qui ressemble à un compliment. Lui, donner un compliment? Probable, compte tenu du fait qu'il n'est pas du genre à chercher des ennuis et veut toujours équilibrer la situation. La réaction d'Elysabeth à ce propos ressemble à de la gène...est-elle donc nouvelle dans cet établissement? Elle pose ensuite une question assez inattendue, pour ma part...
/
Si vous étiez professeur? Comme maintenant?
-"Je vous vouvoie déjà, et je ne crois pas avoir fait preuve de manque de respect jusqu'à présent..."
Je ne comprends pas sa question.
Je termine mon dernier dessert, tout en m'interrogeant sur le sens de la question, mais ne vois pas ce qu'elle veut dire. Ayant terminé, je vais y aller, mais m'éloigner sans un mot serait probablement perçu comme un geste grossier de sa part, et je m'en ferais un ennemi. Je sors la somme correspondant au repas, la pose sous le coin de l'assiette, et fais signe au serveur, puis attend la réponse d'Elysabeth avant de m'éclipser pour prendre des forces pour demain.

Je penchais un peu la tête sur le côté et lui adressai un faible sourire. Il ne semblait pas avoir compris ma question, et il avait répondu bien à côté de ce que je lui avais demandé. Mais bon, je n'allais pas le faire s'attarder. Il semblait plutôt pressé et avait même déjà rappelé le serveur. Personnellement, j'avais déjà payé et rien ne me retenait ici. Sauf ma glace peut-être, mais je n'arrivai pas à en apprécier véritablement le goût. C'était dommage, surtout que ce glacier faisait vraiment des desserts exquis. Mais je reviendrais bien ici un jour ou l'autre...

" - Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. " murmurais-je doucement.

Peut-être n'avait-il rien entendu, peut-être n'avait pas saisi chaque mot, mais je m'en fichais pas mal. Je jetai un œil à ma montre. Rien ne m'attendais à l'Institut, mais toujours est-il que je ferai mieux d'y retourner en vitesse pour préparer mon premier cours. Je laissai échapper un petit soupir tandis que le serveur vint chercher l'argent du jeune November et lui retirer sa coupe vide. Puis je me levai d'un coup, rangeai mes mains dans les poches de mon jean, et souris une dernière fois au jeune garçon.

" - On verra ça un autre jour. "

Je lui fis un petit signe de la main avant de quitter ma table et de sortir du restaurant. Dehors, le temps commençait à se couvrir, il vaudrait mieux accélérer le pas avant que l'orage éclate. Je décidai donc de couper au travers des alpages et de prendre les sentiers pour rejoindre plus rapidement l'Institut.

Mon manque de compréhension vis-à-vis de sa question sembla gêner légèrement Elysabeth. Elle n'insista pas sur ce point, et se leva et s'en alla avant que je puisse rajouter quoi que ce soit, sous-entendant une prochaine rencontre entre nous deux qui permettra d'en découdre à ca sujet.
Si elle est en sixième, je ne risquerais pas de la voir souvent...elle enseigne donc ici? Enfin, je préfère ne pas trop m'avancer, dans le cas où je me tromperais...
Partie, et le serveur ayant ramassé la paie pour ce repas, je sors de l'enseigne sans dire un mot. Leurs desserts font partie des meilleurs que je n'ai jamais goûté; je reviendrai d'ici peu...
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Voyant Elysabeth partie et November se levant, je le suis jusqu'à la sortie, sans parler, pour suivre le rappel de la jeune femme. Le gamin aurait au moins pu faire un effort pour mieux comprendre la question qui lui à été posé, sans quoi il aurait au moins pu éviter de faire perdre patience à Elysabeth. Bref, la délicatesse doit être un mot qui lui est inconnu...
Une fois la foule assez loin, sur la route des dortoirs, je me demande quels projets sont prévus à présent.
-"Et maintenant?"
Le soleil couchant se fraye passablement une voie à travers les nuages qui couvrent le ciel, annonciateurs d'orage, et sa lueur orangée m'éclaire du côté de November, m'empêchant de voir clairement le visage de mon interlocuteur, et recouvrant le sol d'une couleur que je n'ai pas souvent eue l'occasion de voir.
-"Le crépuscule s'annonce. Je rentre, me prépare rapidement pour demain, puis j'irai me coucher."
Ah oui, c'est vrai...et puis vu l'orage qui arrive, on ne pourrais pas faire grand chose de toute manière...
-"Au fait, que penses-tu que soit Elysabeth; une élève de sixième où un professeur?"
Une légère hésitation se fait sentir à travers son temps de réponse.
-"Je n'en sais rien."
Elle t'a donc pris dans la confusion jusqu'au bout? Bon, il y à de grandes chances que tu le découvres assez tôt...
Le dortoir se rapproche, et je me tais en vue d'autres élèves, et me demandant si le gamin m'enfermera dehors en fin de compte. Bon, tant pis, au pire je ferais assez de bruit pour qu'il soit obligé de m'ouvrir.

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